En Corée dans les années 30 , une jeune Coréenne confie son bébé à sa mère, écarte sa sœur qui veut se sacrifier pour elle, quitte les siens sous une pluie battante pour s'enfermer comme domestique à demeure chez un richissime Japonais bibliophile
Quelques minutes plus tard, on s'aperçoit qu'on avait mal interprété la situation. Ce n'était pas sa mère mais sa patronne, une receleuse spécialisée dans le trafic d'enfant. Quant à la sœur, c'était une autre fille de la bande qui voulait la mission, très profitable en cas de réussite. C'est que notre Japonais ne restera richissime qu'à la condition d'épouser sa nièce dont il gère la fortune. Notre jeune Coréenne fait partie du plan qui doit donner une autre orientation à l'existence de la très jolie « Mademoiselle »
Tout au long des 150 minutes du film, Park Chank-Wook s'amuse à rouler le spectateur, à lui faire tirer de conclusions erronées de chaque information, à faire mentir toutes les images. Mais superbement. La photographie est sublime, les décors somptueux, le travail sur les couleurs sophistiqué, la beauté des interprètes ensorcelante. Le réalisateur expose ainsi avec un soin amoureux toutes les facettes, sans oublier la plus sexy, du gothique coréen. Mais ou sont passées l'énergie et la fulgurance de l'auteur de « Old Boy » dans cet exercice de style ludique sur la duplicité des femmes et la lubricité des hommes ?